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À la fin de la phase 5, vous pourrez :
Agir et Faire le Suivi Ensemble est la cinquième phase du cycle d’action communautaire adapté et se concentre sur la mise en œuvre du plan d’action communautaire. Il comporte quatre étapes :
Cette session fournit des conseils sur la manière dont les communautés peuvent renforcer leurs capacités et créer des liens internes et externes et des réseaux sociaux pour mettre en œuvre efficacement leurs plans d’action communautaires, agir collectivement et réaliser le changement positif en matière de SR/PF qu’elles ont visualisé ensemble.
Le renforcement des capacités communautaires peut impliquer l’évaluation des capacités existantes ainsi que les lacunes existantes. Cette session explore comment renforcer les compétences locales en matière de leadership, de planification, de mobilisation et de gestion des ressources, d’élaboration de propositions, de suivi des résultats et d’utilisation des données pour la prise de décision. Vous pouvez également réfléchir à votre rôle en tant que membre de l’équipe de mobilisation communautaire, car vous accompagnez et soutenez les communautés au cours de cette phase.
Étape 1 : Définir le rôle de l‘équipe de mobilisation communautaire dans l’accompagnement de l’action communautaire
Le rôle de l’équipe de mobilisation communautaire évolue tout au long du CAC.
Les communautés et les organisations externes ont souvent des points de vue différents sur le rôle que chacun devrait jouer. Tout au long du processus de CAC, demandez si vous créez ou renforcez une dépendance, ou si vous respectez et favorisez un sentiment d’autonomie et de capacité au sein de la communauté. Une fois que les communautés ont élaboré leurs plans d’action communautaires, réfléchissez aux rôles de l’équipe de mobilisation communautaire ou des organisations partenaires. Utilisez les questions ci-dessous pour vous aider à réfléchir et à réajuster votre rôle.
Étape 2 : Renforcer la capacité de la communauté à mettre en œuvre son plan d’action
Le renforcement des capacités communautaires, tel que défini dans la session 1, est le processus par lequel les communautés obtiennent, renforcent et maintiennent les capacités nécessaires pour définir et atteindre leurs propres objectifs de développement au fil du temps.
Le renforcement des capacités communautaires est fondamental pour que les communautés se mobilisent efficacement pour atteindre l’objectif souhaité. Pour renforcer les capacités communautaires, il faut travailler avec des individus, des groupes ou des réseaux communautaires et/ou des communautés entières. Pour avoir la capacité ou le pouvoir d’agir, un groupe communautaire doit avoir :
Plus une communauté possède de compétences, d’atouts et de forces, mieux elle sera préparée pour atteindre ses objectifs, maintenir les résultats et à aborder de nouvelles questions au fur et à mesure que ses besoins évoluent. Les types de compétences qui sont essentielles à l’EC sont entre autre les suivants :
En se concentrant sur l’objectif de mobilisation, tel que l’amélioration de la santé maternelle, les communautés pourront réfléchir aux différentes compétences dont elles pourraient avoir besoin pour atteindre les résultats souhaités. La littérature identifie différents “domaines” de capacités communautaires dans deux grandes catégories.
La plupart des programmes de CSC accordent une certaine attention aux deux, mais le degré d’importance qui leur est accordé varie considérablement d’un programme à l’autre. Les programmes très axés sur la fourniture de services techniques peuvent bénéficier de la capacité communautaire, de l’action menée par la communauté et du transfert de pouvoir pour renforcer la capacité d’action de la communauté.
Toutes les communautés disposent d’un engagement, de ressources et de compétences (capacités) qu’elles peuvent appliquer à un problème donné de SR/PF. Les membres de la communauté peuvent également identifier les lacunes en matière de capacités qui doivent être renforcées pour atteindre les résultats souhaités. Il convient de se poser les questions suivantes avant de concevoir une approche de renforcement des capacités communautaires :
Développez une matrice simple que le noyau communautaire peut renseigner avec la communauté au sens large pour définir exactement quelles capacités doivent être renforcées. Les noyaux communautaires doivent réfléchir aux ressources existantes dans la communauté pour renforcer les capacités et identifier ce dont ils ont besoin auprès de sources externes. Fixez des échéances pour déterminer quand et comment cela sera fait.
Une fois que la communauté a identifié ses forces et ses besoins en matière des capacités liées au plan d’action communautaire, discutez de la manière dont vous pouvez les soutenir.
Les outils énumérés ci-dessous peuvent être utilisés avec des noyaux communautaires et d’autres intervenants communautaires pour évaluer les forces et les lacunes dans les capacités requises pour mettre en œuvre leur plan d’action communautaire.
Vous trouverez ci-dessous un exemple de plan de renforcement des capacités communautaires basé sur les activités planifiées du noyau communautaire.
Activité proposée dans le plan d’action communautaire
(Année 1) |
Exemple: Accroître l’utilisation des services de SR/PF par le biais des groupes de soutien aux femmes |
Lacunes à combler (connaissances, compétences, ressources nécessaires) | · Compétences en développement organisationnel et leadership
· Connaissances techniques (connaissance des preuves actuelles) · Possibilité d’établir des liens avec des ressources externes · Plaidoyer pour la qualité services de SR/PF · Utilisation des données pour le suivi des résultats |
Points forts existants | · Des bénévoles de la santé préalablement formés.
· Existence de liens avec les autorités traditionnelles. |
Comment les capacités seront-elles développées? | · 4x sessions d’1H sur la dynamique collective
· 4x sessions d’une heure sur le leadership · Commencer à établir des liens avec les services de santé du district pour plaider en faveur de meilleurs services de SR/PF · Des échanges inter-communautés avec les communautés voisines donnent déjà des résultats · 4x sessions d’1H sur la prise de décision en groupe |
Par qui ? | · Conseil de quartier
· Agents de santé de district · Équipe de mobilisation communautaire · ONG locale sur l’utilisation |
A quelle échéance ?
(Année 1) |
· 1er trimestre : formation sur la dynamique de groupe
· 2ème trimestre : formation sur la qualité définie par le partenariat · 3ème trimestre : utilisation des données pour éclairer la micro-planification · 4ème trimestre : visites inter-communautés |
La liste ci-dessous montre de nombreuses façons différentes de renforcer les capacités communautaires.
Étape 3 : Utiliser les données pour suivre et adapter l’action collective
Le suivi se fait à plusieurs niveaux du système de santé par divers acteurs. Dans les initiatives d’EC, vous devrez effectuer un suivi au niveau du district mais aussi au niveau de l’établissement ou aire de santé/de la communauté.
Au niveau du district, l’équipe de mobilisation communautaire devra suivre les succès et les défis globaux de la mobilisation communautaire, les progrès réalisés dans le renforcement des capacités communautaires et appliquer une approche de gestion adaptative pour travailler avec les communautés afin d’ajuster les stratégies, si nécessaire.
Au niveau de l’aire de santé/de la communauté, le noyau communautaire a besoin de soutien pour utiliser les données générées par le centre de santé et d’autres parties prenantes de la communauté, telles que les agents de santé communautaire, afin de suivre les changements dans le(s) problème(s) de SR/PF. Au cours de cette phase et tout au long du CAC, les acteurs communautaires utilisent une combinaison de systèmes, de méthodes et d’outils formels et informels pour suivre les progrès.
Il est important de travailler avec les communautés pour comprendre les changements à suivre afin d’évaluer les progrès vers l’atteinte de leur objectif, de corriger les écarts, d’éclairer les plans actuels et futurs et de célébrer les succès ! Voici quelques questions générales de suivi à se poser :
Des outils de suivi spécifiques peuvent être adaptés au problème spécifique et aux objectifs de renforcement des capacités communautaires. Le tableau ci-dessous est un exemple de tableau d’information communautaire fictif qu’un comité de santé pourrait utiliser au niveau du centre de soins de santé primaires.
Tableau d’information sur la fréquentation des visites de soins prénatals et l’utilisation de la planification familiale | |||
Nom de la communauté – | |||
Population prioritaire – Femmes enceintes et en âge de procréer | |||
[Espace pour photo d’une femme] | Mois | Mois | [etc.] |
[Espace pour illustrer la CPN] | |||
[Espace pour illustrer la PF] |
L’accès des communautés à des données pertinentes pour leur vie favorise la participation, l’action et les résultats. Les données générées avec et par les communautés, et analysées collectivement, ont été adaptées dans divers contextes avec des résultats positifs. Par exemple, lorsque des systèmes de surveillance de la santé et la participation de la communauté à la collecte et à l’analyse d’indicateurs de santé ont été mis en place, l’appropriation et l’engagement de la communauté ainsi que les résultats en matière de SR/PF se sont améliorés.
L’utilisation par la communauté des données et des outils de suivi qui les accompagnent doit être adaptée au niveau d’alphabétisation de la communauté et pertinente du point de vue culturel.
Dans les communautés à faible niveau d’alphabétisation, des symboles visuels ont été utilisés tels que les couleurs d’un drapeau ou d’une bannière, des cartes illustrées ou des étapes d’évolution d’une plante pour évaluer les progrès. Travaillez avec les membres de la communauté pour mettre au point un système de suivi qui leur convienne.
Les groupes et les organisations communautaires devront surveiller et documenter les progrès de leurs plans d’action, en particulier s’ils réalisent ce qu’ils ont prévu et si les stratégies de mobilisation sont efficaces ou non. La documentation des discussions sur les données lors des réunions de routine est essentielle. Le noyau communautaire peut utiliser ces données pour des questions de redevabilité et de plaidoyer dans le future.
Il est utile pour les communautés de réviser les plans tous les trimestres, afin que les stratégies et les activités puissent être ajustées, si nécessaire. Dans le cas des programmes Sahel RISE II et WABA au Burkina Faso et au Niger, les COGES ont adopté comme pratique courante des réunions semestrielles de révision des plans. Les réunions de révision sont tenues en collaboration avec les agents de santé de chaque formation sanitaire et des responsables de la santé au niveau du district et de la région y participent en fonction de leur disponibilité.
Étape 4 : Résoudre les problèmes, trouver des solutions et servir de médiateur dans les conflits
Malgré la meilleure planification, la plus grande prévoyance et les meilleures intentions, les choses ne se déroulent pas toujours sans heurts. De bons systèmes de contrôle et une communication régulière dans les deux sens aideront à résoudre les problèmes potentiels en temps utile. Chaque culture développe des stratégies pour prévenir, éviter et résoudre les conflits. Il peut être utile de discuter avec les groupes communautaires de la manière dont ils ont traité les divergences d’opinion et les conflits dans le passé, et de comprendre comment les communautés abordent généralement les conflits au cas où ceux-ci surviendraient. Les communautés peuvent avoir besoin que vous interveniez lorsque le problème se pose :
La manière dont vous intervenez dépend du ou des rôles que vous souhaitez jouer vis-à-vis de la communauté et de vos responsabilités organisationnelles.
Défis Communs | Approches de médiation possibles |
Un individu ou un groupe essaie de bloquer des actions, généralement parce que l’action menace le pouvoir ou l’intérêt de cet individu ou de ce groupe |
|
La communauté n’a pas la capacité suffisante pour agir |
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Une action proposée n’améliore pas la situation/indicateur ou ne contribue pas à l’objectif de mobilisation |
|
Les participants se désintéressent de la question |
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Le financement externe est diminué ou complètement supprimé |
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D’autres organisations « rivalisent » pour la participation communautaire en offrant des incitations |
|
L’obligation de rendre compte aux communautés et par les communautés peut atténuer les difficultés qui peuvent survenir au cours de l’engagement communautaire (EC). La redevabilité passe par une communication régulière et fréquente entre l’équipe de mobilisation communautaire, le noyau communautaire et l’ensemble de la communauté. L’équipe de mobilisation communautaire peut également collaborer avec les responsables locaux afin d’examiner et d’aborder les stratégies globales de mobilisation et de contrôler et partager les données afin de favoriser la redevabilité des communautés. En outre, le suivi et le traitement des rumeurs et la médiation des conflits peuvent favoriser la redevabilité des communautés.
Lorsque vous vous lancez dans la conception et la mise en œuvre du CAC en tant que méthodologie d’EC, vous devez garder à l’esprit certaines considérations clés.
Lors de la budgétisation de l’EC, tenez compte des catégories de coûts suivantes :
Agir et Faire le Suivi Ensemble est la cinquième phase du CAC.
Merci d’avoir suivi la sixième leçon de l’ouvrage Mobiliser les communautés pour la santé reproductive et la planification familiale. Vous trouverez ci-dessous un questionnaire non noté qui vous permettra de vérifier votre compréhension de la Phase 5. Cliquez sur le bouton « Contrôle des connaissances » pour commencer.
Merci d’avoir suivi le cours Mobiliser les Communautés pour la Santé Reproductive et la Planification Familiale. Vous trouverez ci-dessous l’évaluation finale. Cliquez sur le lien de l’évaluation finale pour commencer.
À la fin de la phase 4, vous pourrez :
Dans la phase Planifier les Solutions Locales, le noyau communautaire élabore un plan d’action communautaire pour résoudre le(s) problème(s) de SR/PF que la communauté élargie a exploré et priorisé. Cette phase comprend les trois étapes suivantes :
De nombreuses questions peuvent se poser lors de cette phase, telles que :
Ces questions trouveront une réponse dans cette session.
Étape 1 : Déterminer qui impliquer ainsi que leurs rôles et responsabilités
Avant d’entamer le processus de planification de l’action communautaire, déterminez qui doit participer. Souvent, lorsqu’on demande aux communautés : « Qui devrait être impliqué dans la planification ? » la liste s’allonge jusqu’à ce que tout le monde soit répertorié.
Bien que l’implication de tout le monde dans le processus de planification puisse être souhaitable du point de vue de la participation, tout le monde dans la zone d’intervention ne peut pas participer. Ces questions aideront le noyau communautaire et les autres à décider qui inviter à participer à la planification :
Si la réponse à l’une des questions ci-dessus est oui, le noyau communautaire devrait envisager d’inviter ces personnes ou représentants du groupe en gardant à l’esprit que le nombre de participants doit être gérable dans le contexte d’un atelier communautaire. Habituellement, 30 participants, y compris les membres du noyau communautaire, est un nombre acceptable.
De la même manière que les membres de la communauté ont collectivement priorisé les questions de SR/PF lors de la phase d’exploration, au cours de la session de planification, les facilitateurs et les membres du noyau communautaire s’assurer que les personnes les plus affectées ont une voix égale et que les activités planifiées sont décidées par consensus, par le biais d’un vote et/ou en utilisant des techniques et des outils participatifs pour prioriser les activités. Le facilitateur ne doit pas dominer cette étape.
Si certains participants sont intéressés par une tâche particulière mais ne savent pas s’ils peuvent la réaliser efficacement, envisagez d’associer à la personne quelqu’un qui a plus d’expérience pour renforcer sa confiance en soi ou pour lui servir de mentor.
Les membres du noyau communautaire et l’équipe de mobilisation communautaire multisectorielle doivent discuter ouvertement de qui doit animer la ou les séances de planification des actions. Certains membres de l’équipe de mobilisation communautaire et des responsables communautaires qualifiés peuvent être sélectionnés s’ils répondent, entre autres, aux critères suivants, jugés importants par l’équipe de mobilisation communautaire :
Les sessions de planification de l’action communautaire contribuent à renforcer le travail d’équipe au sein des membres du noyau communautaire, leurs compétences organisationnelles et leur responsabilité vis-à-vis de l’ensemble de la communauté. Parmi les préparations clés de la planification, on peut citer :
Assurez-vous que des représentants du (des) groupe(s) le(s) plus affecté(s) par le(s) problème(s) prioritaire(s) de SR/PF, tels que les femmes en âge de procréer qui n’ont pas accès aux services ou qui ne les utilisent pas, se joignent aux membres du noyau communautaire, aux autres responsables de la communauté et aux prestataires de services de santé afin d’élaborer le plan d’action communautaire.
Étape 2 : Concevoir la (les) séance(s) de planification
Découvrez comment les membres de la communauté ont déjà entrepris une planification dans leur communauté. Ce ne sera probablement pas la première fois que les communautés planifient ensemble. Les cérémonies traditionnelles, les célébrations, les travaux agricoles et bien d’autres activités nécessitent toutes la coopération et la planification de la communauté. Apprenez et adaptez-vous, le cas échéant, à partir de ces expériences.
Un plan d’action communautaire écrit guidera normalement les activités communautaires pendant six mois à un an. Cela permet à la communauté de visualiser le changement et d’adapter son plan d’action à ce qui fonctionne ou non. Habituellement, le plan d’action communautaire peut être élaboré au niveau du village et/ou de l’aire de de santé en fonction de ce que l’équipe de mobilisation communautaire ou les responsables de la santé du district décident de considérer comme « communauté ». Il est important de garder à l’esprit que la planification de l’action communautaire pour l’action collective s’inscrit dans le contexte d’un système de santé plus large et doit être alignée sur le cycle de planification de l’équipe de santé du district et sur son calendrier budgétaire.
Pour concevoir la session de planification, le noyau communautaire devra examiner et préparer les résultats de la phase 3, Explorer les atouts et les obstacles et fixer les priorités, afin de mettre en évidence les informations clés qui doivent être partagées au cours des sessions de planification. Lors de la conception d’un processus de planification participative, il est utile d’envisager la planification selon la perspective de la communauté :
Les séances de planification doivent avoir lieu à un moment où les participants de la communauté sont le plus disponibles. Il peut s’agir d’un atelier de deux jours ou de plusieurs séances de deux à trois heures jusqu’à ce que le plan d’action soit élaboré.
La planification participative devrait s’appuyer sur les compétences et les connaissances existantes et aider tous les participants à :
Lors d’un remue-méninge sur des stratégies ou des solutions possibles, demandez aux participants ce qui suit :
Des partenariats et des coalitions efficaces rassemblent divers partenaires et intervenants qui peuvent aider à identifier et à traiter d’autres déterminants sociaux d’une manière qu’un programme à lui seul ne pourrait pas faire. Favoriser en permanence une collaboration et une coordination solides avec d’autres efforts et initiatives afin de maximiser l’efficacité, la portée et l’impact.
Concevez la session de planification communautaire de manière à ce que les membres de la communauté et les personnes les plus concernées par les questions de SR/PF se sentent en sécurité et à l’aise pour s’exprimer, remettre en question les hypothèses, penser de manière créative et contribuer avec leurs connaissances, leurs expériences et leurs compétences.
Étape 3 : Faciliter la ou les séances de planification pour créer un plan d’action communautaire
Les membres du noyau communautaire sont au cœur du processus de planification de l’action communautaire. Un membre de l’équipe de mobilisation communautaire ou un autre membre de la communauté facilitera le processus de planification avec le soutien de l’équipe de mobilisation communautaire. Prévoyez de relever les défis qui pourraient survenir lors des séances de planification communautaire. Le tableau ci-dessous met en évidence les défis courants et les solutions possibles que vous pourrez adopter ou adapter.
Défis communs | Solutions possibles |
Il n’y a pas assez de temps pour réaliser toutes les tâches de planification dans un délai de six mois ou d’un an. | Priorisez les tâches les plus importantes et/ou réduisez le temps de certaines tâches. Laissez le but et les objectifs de l’effort d’EC pour la SR/PF guider la prise de décision. |
Les participants réalisent toutes les tâches, mais proposent des stratégies qui n’auront probablement aucun impact sur le(s) problème(s). | Demandez aux participants comment ils pensent que la stratégie abordera le(s) problème(s), afin que les actions prévues soient pertinentes et traitent le(s) problème(s). |
Remettez en question les hypothèses cachées. Les stratégies pourraient-elles avoir un impact positif mais les prestataires techniques externes ne le pensent pas en raison de leurs propres assomptions ? | |
Prenez le temps d’explorer l’éventail des connaissances avec d’autres personnes sur la façon d’aborder le problème. | |
Abordez la question des agendas personnels qui s’immiscent dans le processus de planification. | |
Les participants ont développé des stratégies qui auront un impact favorable sur le(s) problème(s), mais elles ne relèvent pas du même secteur (par exemple, l’amélioration des routes pour faciliter le transport vers les services de santé), et votre organisation/projet ne dispose que de ressources et d’expertise technique nécessaires pour aider à résoudre un problème spécifique et ciblé. | Aidez les participants à envisager d’établir des liens avec d’autres organisations et ressources internes ou externes à leur communauté. |
Les participants sont coincés dans le processus de planification. | Partagez les expériences et les solutions d’autres communautés. Assurez-vous que ces expériences ne dictent pas les solutions. |
Les participants ne peuvent s’accorder sur une stratégie. | Acceptez d’être en désaccord et optez d’essayer les deux stratégies (si possible) pour voir laquelle fonctionne le mieux. |
Combinez les stratégies si possible. | |
Cherchez une nouvelle stratégie sur laquelle tous sont d’accord en déterminant ce qu’ils souhaitent accomplir et en explorant de nouvelles approches pour y parvenir. | |
Recommandez de recueillir plus d’informations sur chaque stratégie proposée avant de prendre une décision. | |
Suggérez de reporter toute décision à une date ultérieure où de nouvelles options pourront être discutées. |
La qualité du plan d’action communautaire sera largement déterminée par la qualité de la facilitation. Un animateur d’atelier efficace doit :
En plus de ce qui précède, un bon facilitateur doit avoir de solides compétences non techniques telles que :
La redevabilit é sociale est un résultat clé attendu du processus d’EC. Il est donc important que les membres du noyau communautaire considèrent le plan d’action qu’ils élaborent comme une ébauche jusqu’à ce qu’il soit partagé avec l’ensemble de la communauté et validé. Les communautés ont souvent besoin de plusieurs séances de planification avant de finaliser un plan d’action solide. Considérez ce qui suit : Une fois qu’un projet de plan d’action communautaire est élaboré, le noyau communautaire doit le partager avec l’ensemble de la communauté pour créer une appropriation, susciter un soutien supplémentaire et une large participation, et définir des attentes en matière de redevabilit é sociale.
Problème/comportement
Quel est le problème prioritaire à traiter ? |
Les femmes enceintes ne se rendent pas aux CPN pendant le 1er trimestre de la grossesse | |||
Causes profondes/déterminants | 1. Manque de moyen de transport pour se rendre au centre de santé | 2. Peur des critiques et des brimades de la part des proches | ||
Objectifs
Que voulons-nous réaliser spécifiquement ? |
Augmenter de 50% le nombre de femmes enceintes qui se rendent aux CPN au cours du 1er trimestre de leur grossesse | |||
Stratégies
Comment allons-nous atteindre notre objectif ? |
1. Travailler avec l’association des transporteurs pour établir un mécanisme de transport local pour les femmes enceintes | 2. Travailler avec la radio communautaire locale pour dissiper la peur des critiques sur les soins prénatals précoces | ||
Activités
Qu’allons-nous faire pour obtenir le résultat ? |
Rencontre avec les transporteurs pour négocier un accord | Mise en œuvre du contrat de transport | Approcher la radio communautaire locale pour définir un programme et négocier le temps d’antenne | Développer et diffuser une émission de radio communautaire sur les soins prénatals précoces |
Personne ou groupe responsable
Qui est responsable de chaque activité ? |
Président du noyau communautaire | Présidents des transporteurs et noyau communautaire | Président du noyau communautaire et responsables de l’établissement de santé | Chargé de programme radio communautaire |
Ressources
De quoi avons-nous besoin pour atteindre le résultat ? |
Lieu de réunion
Carnets de notes |
Fonds pour payer les frais de transport | Lieu de réunion | Lieu de réunion
Transport allowance Temps d’antenne |
Calendrier | À la fin du 1er mois de l’exercice | Tout au long de l’année | Au cours du 1er mois de l’année | En continu une fois par semaine |
Indicateurs
Comment saurons-nous que nous avons atteint le résultat souhaité ? |
1. Nombre de femmes enceintes transportées | 2. Nombre d’émissions de radio réalisées |
*La matrice du plan d’action communautaire et d’autres ressources utiles sont disponibles sous l’onglet « Matériel » ci-dessus.
Planifier les Solutions Locales est la quatrième phase du CAC.
Merci d’avoir suivi la cinquième leçon de l’ouvrage Mobiliser les communautés pour la santé reproductive et la planification familiale. Vous trouverez ci-dessous un questionnaire non noté qui vous permettra de vérifier votre compréhension de la Phase 4. Cliquez sur le bouton « Contrôle des connaissances » pour commencer.
À la fin de la phase 2, vous pourrez :
Cette session explore comment les communautés peuvent s’organiser autour de questions ciblées de SR/PF pour accroître la participation des personnes les plus affectées et exclues, et encourager un large engagement aux niveaux communautaire, institutionnel et politique.
Organiser l’Action Collective est la deuxième phase du cycle d’action communautaire et s’articule autour de quatre étapes :
Les communautés doivent comprendre qui est exclu et s’attaquer aux obstacles à la participation pour s’assurer que les personnes les plus affectées et les plus intéressées par les questions spécifiques de santé reproductive et de planification familiale puissent s’exprimer, jouer un rôle central et bénéficier des résultats.
A ce stade du CAC, l’équipe de mobilisation communautaire aura déjà rencontré de manière informelle les chefs communautaires et religieux pour en savoir plus sur l’histoire de la communauté, les normes sociales et de genre, les valeurs, les structures sociales formelles et traditionnelles, le pouvoir de décision et l’engagement des hommes dans les questions de SR/PF. L’équipe de mobilisation communautaire aura également déjà recueilli des informations auprès des établissements de santé, des bases de données nationales et d’autres sources sur l’ampleur du problème traité, comme mentionné dans la phase 1.
En utilisant les données et les informations recueillies à partir de l’analyse de la situation effectuée lors de la phase se préparer à mobiliser, l’équipe de mobilisation communautaire aidera désormais les communautés à articuler une vision de changement positif et à formaliser les partenariats et l’appropriation communautaires et mobilisera tous les partenaires gouvernementaux et de la société civile multisectoriels concernés pour soutenir l’objectif de mobilisation à travers une série de réunions d’orientation et de visualisation des partenariats que vous allez étudier maintenant.
Les deux principaux résultats attendus de la phase Organiser l’Action Collective sont : (1) l’adhésion de la communauté et (2) la formation/l’identification d’un groupe de base communautaire.
Étape 1 : Visualiser un changement positif – orientation et partenariats communautaires
Une étape essentielle de la phase Organiser l’Action Collective est la planification d’une série de des réunions de visualisation et d’orientation communautaires à grande échelle pour entamer un dialogue lié aux objectifs de SR/PF (par exemple, augmenter le recours aux soins prénatals pendant le premier trimestre de la grossesse, réduire la grossesse et le mariage précoce chez les adolescentes, accroître l’accès aux services de contraception, etc.). Les réunions de visualisation et d’orientation de la communauté créent une appropriation et suscitent la participation.
Déterminer qui convoque les réunions d’orientation au niveau communautaire pour atteindre les personnes les plus affectées, et intéressées par la question et inclure ceux qui en sont le plus souvent exclus. Préparer des leaders de confiance pour soutenir le processus d’orientation au sein de leurs propres communautés. Il faut tenir compte du fait que les personnes décident souvent d’assister à une réunion parce qu’elles pensent qu’elles y ont leur place et non en raison du sujet traité.
Veiller à ce que les responsables communautaires formels et informels respectés soient prêts à mobiliser la communauté au sens large et à faciliter le processus de visualisation et d’orientation de la communauté. Les leaders communautaires de confiance doivent s’approprier le processus ! Les partenaires externes peuvent co-animer les séances d’orientation communautaire pour apporter des données et des informations supplémentaires qui mettent en évidence la gravité et les faits liés au problème.
Au Burkina Faso et au Niger, l’orientation ou l’entrée dans la communauté a été organisée en trois (3) réunions :
- Réunion des responsables communautaires
- Réunion villageoise
- Réunion de partage d’expériences avec les dirigeants communautaires
Le comité de gestion (COGES) ou les membres du comité de gestion de l’établissement de santé, les représentants des groupes de femmes, l’association des agriculteurs, les responsables religieux, etc. ont participé à la réunion des responsables communautaires. La discussion a été introduite grâce à un saynète décrivant les défis posés par la fréquentation précoce des consultations prénatales dans la communauté. Après le débriefing du saynète, la sage-femme a présenté les indicateurs de SR/PF de l’établissement de santé pour que les responsables communautaires puissent mieux comprendre et apprécier leur propre situation.
L’engagement communautaire pour le CSC nécessite un large soutien à la base. Ne limitez pas les séances d’orientation et de visualisation communautaires aux groupes qui pourraient sembler alignés sur le problème de SR/PF abordé. Par exemple, si le problème ciblé est le faible recours aux consultations prénatales (CPN) au cours du premier trimestre de la grossesse, invitez un large éventail de participants au-delà des femmes en âge de procréer, tels que des hommes, des maris, des belles-mères, des grands-mères, etc. D’autres problèmes sociaux, comme le montre la figure 5) peuvent être à l’origine de la faible adoption des soins prénatals précoces, tels que les normes sociales et la peur des critiques. Ainsi, il est essentiel d’impliquer la communauté au sens large, y compris les parties prenantes internes et externes, telles que les chefs traditionnels, les groupes de femmes et les institutions locales.
Les réunions d’orientation sur la visualisation peuvent être organisées autour d’autres événements qui se déroulent dans la communauté, tels que des événements communautaires traditionnels, des activités de développement (par exemple, des démonstrations nutritionnelles), des réunions de groupes de femmes, des événements de célébration nationale et des activités de droits de l’homme (par exemple, journées de la femme, journées de la jeunesse, etc.).
Planifiez des réunions avec les principales parties prenantes de la communauté. Identifiez les sujets à couvrir, préparez un ordre du jour et identifiez qui peut le mieux présenter les différents sujets. La plupart des séances d’orientation sur la visualisation comprennent :
La présentation de données sur la question de la SR/PF peut s’avérer extrêmement utile lors des séances de visualisation et d’orientation de la communauté, afin de sensibiliser sur les problèmes cachés liés aux normes de genre, sur la stigmatisation ou sur les attitudes susceptibles d’empêcher le changement. Il peut être utile d’utiliser des moyens culturellement appropriés pour présenter les données, tels que des saynètes, des jeux de rôle (plutôt que des cours magistraux), ainsi que des informations provenant d’analyses situationnelles récentes, de systèmes de suivi du gouvernement local ou de la recherche.
Etape 2 : Etablir des relations, la confiance, la crédibilité et un sentiment d’appartenance avec la communauté
Chaque fois que vous tenez une promesse, les autres apprennent qu’on peut vous faire confiance. Il s’agit d’un dépôt sur un « compte bancaire émotionnel » (Covey, 2020). Chaque fois que vous rompez une promesse ou que vous traitez mal quelqu’un, vous effectuez un « retrait » de votre compte bancaire émotionnel. Si vous êtes nouveau dans une communauté, vous commencerez sans « argent » en banque, vous devez donc établir un solde positif sur le compte bancaire émotionnel des membres de la communauté.
Vous pouvez instaurer la confiance entre les membres de la communauté avec lesquels vous souhaitez travailler en :
Étape 3 : Inviter la communauté à participer
Au début de la phase organiser l’action collective, invitez les personnes les plus affectées et intéressées par l’objectif de mobilisation à participer. Les enfants, les femmes, les groupes minoritaires, les personnes handicapées et d’autres qui sont souvent exclus de la participation et de la prise de décision sont souvent ceux qui rencontrent le problème le plus directement et doivent participer à la recherche de solutions appropriées.
Considérez comment le développement d’activités de SR/PF qui ciblent les hommes et les garçons en tant que partenaires qui grandissent et nourrissent leurs familles aux côtés de partenaires féminins et servent d’activistes sociaux dans leurs communautés complèteront et renforceront les programmes de SR/PF existants et favoriseront l’égalité des sexes (Hook et al., 2021).
La participation à l’EC pour le CSC commence souvent avec un petit groupe motivé. Toutefois, la question de savoir qui participe et comment est liée au fait que les individus estiment avoir le droit de participer et le pouvoir de surmonter les obstacles à la participation. La question de savoir qui détient le pouvoir est liée à des questions de genre, de race, d’ethnicité, d’identité sexuelle et de statut économique, entre autres facteurs. Veillez à ce que les personnes les plus touchées et souvent marginalisées aient leur mot à dire dans le processus d’EC.
Chaque société a ses propres processus d’exclusion et pourtant certains groupes sont exclus de nombreuses sociétés à travers le monde. Les groupes les plus fréquemment exclus dans le contexte de la SR/PF entrent généralement dans les catégories suivantes :
La « règle des 60/40» attire l’attention sur l’équilibre des pouvoirs et des voix dans la prise de décision au sein de la communauté. Une véritable représentation des sans-voix exige qu’au moins 60% des participants soient issus des groupes les plus souvent discriminés et exclus des structures communautaires.
Bien qu’il soit plus facile de travailler uniquement avec des personnes qui répondent à un appel général à l’action (c’est-à-dire inviter ceux qui sont souvent inclus), cette stratégie ne sera pas plus efficace si vous voulez vraiment atteindre les groupes prioritaires. Les personnes les plus touchées par le problème sont souvent confrontées aux plus grands obstacles à la participation, même si elles souhaitent réellement participer.
Les mobilisateurs communautaires sont essentiels pour identifier et surmonter les obstacles à la participation. Connaître ces obstacles et concevoir des moyens de les surmonter peut apporter des avantages évidents. Cela concerne également la participation des jeunes. Souvent, les programmes sont planifiés et mis en œuvre sans l’avis, la contribution ou l’implication active des jeunes.
Obstacles communs | Stratégies pour surmonter les obstacles |
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Accès physique limité aux sites de réunion. | Organiser des réunions à proximité de l’endroit où les gens vivent et travaillent pour maximiser les chances de chacun d’y participer. |
Limites culturelles à la mobilité et à la participation (par exemple, pratiques religieuses et sociales d’isolement des femmes, structures de caste, âge). | Envisagez de rencontrer les groupes marginalisés ou vulnérables séparément ou même de former un groupe avec eux tout en travaillant avec les dirigeants et l’ensemble de la communauté pour obtenir davantage de soutien. |
Contraintes de temps dues aux responsabilités au travail ou à la maison avec la garde des enfants et les tâches ménagères. | Travaillez dans le respect du calendrier de la communauté. Si le temps manque ou s’il s’agit d’une situation d’urgence, il est possible de procéder à des adaptations, par exemple en effectuant des visites à domicile, etc. |
Les membres de la famille ou les structures sociales qui interdisent la participation de quelqu’un (par exemple, les maris peuvent initialement s’opposer à ce que leurs femmes participent aux réunions parce qu’ils peuvent ne pas en percevoir l’avantage, en particulier si aucune incitation tangible n’est fournie). | Travaillez avec les dirigeants formels et informels pour trouver des moyens de développer progressivement la confiance et d’accroître la participation. |
Perception que la réunion est pour les autres, en particulier si la personne n’a jamais été invitée à participer à des réunions communautaires ou a été activement découragée d’y participer. | Collaborez avec les leaders locaux et d’autres membres influents de la communauté pour encourager tous les individus à participer.
Utilisez des outils participatifs tels que des jeux ou des pièces de théâtre afin que chacun puisse comprendre ce qui est présenté. |
Coûts d’opportunité (par exemple « Si j’assiste à cette réunion, je ne ferai pas autre chose qui pourrait être plus bénéfique pour moi ou ma famille »). | Travaillez avec des membres influents de la communauté au fil du temps pour aider à établir la confiance et démontrer qu’il y a des avantages et quelque chose à gagner à résoudre les problèmes de SR/PF.
Mettre en place des cadres de retours d’informations qui permettront de partager les succès avec tout le monde. |
Faible estime de soi (p. ex. « Je n’ai rien à apporter »). | Assurez-vous que les activités commencent et s’appuient sur l’expérience personnelle directe des personnes avec le problème. |
Manque d’identification avec les autres participants (p. ex. « Mes besoins sont différents et ils ne comprendront pas »). | Trouvez des activités qui renforcent la cohésion du groupe, la création de liens et l’identification aux questions qui seront abordées. Des réunions séparées pour des sous-groupes de participants peuvent être organisées dans un premier temps. Les résultats de ces réunions peuvent ensuite être synthétisés lorsque les groupes se réunissent. |
Peur des processus de groupe (par exemple « Dois-je parler devant un groupe ? Je n’aime pas parler devant les autres »). | Maximisez l’utilisation d’outils et de techniques participatives, comme la saynète et le travail en petits groupes, et encouragez tous les participants à contribuer. |
Lorsque les gens sont conscients et préoccupés par un problème particulier, ils sont plus susceptibles de participer à la recherche de solutions. Sensibilisez et invitez la participation en procédant comme suit :
Dans le cadre du programme Sahel RISE II présenté ci-dessus, les femmes en âge de procréer utilisant les services de SR/PF ainsi que leurs maris ont été identifiés en collaboration avec les agents de santé pour participer aux différentes réunions d’orientation afin que, grâce au partage d’expériences, les autres membres de la communauté puissent mieux comprendre les questions abordées.
Étape 4 : Identifier et renforcer un groupe de base dans la communauté
L’organisation communautaire en vue d’une action collective peut impliquer l’organisation de groupes dans diverses configurations – petits groupes ou grandes coalitions – afin de s’attaquer aux causes des problèmes de SR/PF, d’atteindre ceux qui en ont le plus besoin, d’établir des liens avec des ressources internes et externes et de faire progresser des systèmes de soutien plus vastes. Les groupes de soutien pour les femmes et les hommes, les groupes dirigés par des jeunes, les comités de santé communautaire et les groupes de soins en sont quelques exemples. Il est également important de comprendre les organisations et les processus du gouvernement local qui relient les groupes communautaires aux systèmes locaux de planification, de budgétisation et de plaidoyer.
Un noyau communautaire ou groupe d’action communautaire est un groupe de 15 à 20 individus issus de la communauté, les plus intéressés et les plus affectés par le problème qui travaillent ensemble pour réaliser un changement positif. Au moins 60% des membres doivent provenir des personnes les plus affectées/intéressées pour s’assurer que leurs voix sont entendues. Le groupe d’action communautaire :
En tant qu’équipe de mobilisation communautaire, vous devez animer des discussions pour aider les communautés à décider de travailler avec un groupe existant ou d’en former un nouveau. Les groupes existants peuvent inclure des structures de leadership traditionnelles, des groupes confessionnels, des groupes de femmes informels, des associations de parents d’élèves, des comités de santé communautaire, etc. Il sera important d’utiliser les personnes chargées de la collecte des informations au cours de la phase se préparer à mobiliser pour discuter avec les dirigeants de la communauté de l’intérêt de travailler avec les groupes communautaires existants ou d’en former de nouveaux.
Parfois, un groupe communautaire peut exister de nom, mais ne fonctionne pas ou n’inclut pas ceux qui doivent participer. Il est important de renforcer la capacité de ce groupe alors que vous travaillez pour soutenir l’action menée par la communauté. Le tableau ci-dessous présente les avantages et les inconvénients de travailler avec des groupes existants.
Avantages de travailler avec des groupes existants | Inconvénients de travailler avec des groupes existants |
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Évite les retards de démarrage. Vous n’avez pas besoin de temps supplémentaire pour organiser de nouveaux groupes et attendre que les membres se familiarisent.
La cohésion de groupe a généralement été établie dans les groupes existants. Le groupe est généralement stable, avec des équipes définies et peut porter son attention sur de nouveaux sujets. La confiance. Après avoir travaillé ensemble pendant des années, les membres du groupe développent un lien commun et apprennent à se faire confiance. Cette relation de confiance crée un espace leur permettant d’avoir une discussion plus ouverte sur les réalités de leur vie. Altruisme. Les membres du groupe ont démontré leur intérêt à soutenir les autres. |
Inflexibilité. Certains groupes peuvent ne pas être disposés à aborder de nouveaux problèmes ou des approches différentes.
Dépendance vis-à-vis des incitations. Les groupes formés pour recevoir des avantages tangibles, tels que des compléments alimentaires, peuvent ne pas être motivés pour assister aux réunions de groupe sans incitations concrètes. Structure dysfonctionnelle. Certains groupes peuvent être structurés de manière à décourager la participation active de tous les membres du groupe et à empêcher les membres de divulguer des informations personnelles. Structures inégales. La structure des groupes existants peut perpétuer les inégalités. Lorsque des sous-groupes minoritaires ne participent pas aux groupes existants, leurs problèmes ne sont pas inscrits à l’ordre du jour de la communauté et leurs besoins restent non exprimés et non satisfaits. Mêmes vieilles solutions. Les groupes existants peuvent présenter des modèles qui découragent les nouvelles façons de penser et de résoudre les problèmes. Le groupe arrive à des solutions de la même manière et lorsqu’elles ne sont pas efficaces, le groupe est incapable de générer de nouvelles idées. Changer la composition et la dynamique du groupe peut aider le groupe à mieux fonctionner. |
Les communautés doivent décider si c’est un nouveau groupe ou un groupe existant qui constituera le noyau communautaire pour faire avancer l’objectif de mobilisation. Parfois, des sous-groupes sont formés sous l’égide d’un groupe existant pour jouer le rôle d’un noyau qui se concentre sur la question. Il est important d’étudier comment le groupe existant est perçu par la communauté et les systèmes gouvernementaux, et de déterminer s’il est susceptible de répéter des schémas antérieurs dans ses décisions et ses actions. Dans le cas du projet Sahel RISE II au Burkina et au Niger, les communautés ont décidé de renforcer les comités de santé existants (COGES) et de les aider à mettre en œuvre le plan d’action communautaire.
Recrutez les membres du groupe de base parmi les personnes les plus affectées et/ou intéressées par le problème. N’oubliez pas la règle des 60/40% mentionnée précédemment pour garantir que les plus exclus aient une voix ! Voici quelques tactiques pour créer des groupes de base fonctionnels :
Aidez un noyau communautaire à atteindre son objectif de mobilisation en créant une base claire d’objectif et en identifiant ce que le groupe a en commun lors de la première réunion.
Il est essentiel d’établir des normes pour travailler ensemble. Les membres du groupe voudront discuter :
Une action communautaire efficace et durable nécessite d’organiser et de renforcer les groupes de manière continue et dynamique. Ce renforcement des capacités s’effectue tout au long du CAC.
Les groupes doivent évaluer leurs propres progrès au fil du temps. En général, les discussions sont plus riches lorsque les membres évaluent d’abord individuellement les capacités du groupe et partagent ensuite leurs observations avec les autres membres du groupe. Dans la session 6, des outils d’évaluation des capacités des groupes communautaires sont présentés et peuvent également être utilisés à ce stade. L’équipe de mobilisation communautaire peut également observer les progrès du groupe et fournir un retour d’information aux membres.
Organiser l’Action Collective est la deuxième phase de la CAC.
Merci d’avoir suivi la seconde leçon de l’ouvrage Mobiliser les communautés pour la santé reproductive et la planification familiale. Vous trouverez ci-dessous un questionnaire non noté qui vous permettra de vérifier votre compréhension de la Phase 2. Cliquez sur le bouton « Contrôle des connaissances » pour commencer.
À la fin de la phase 3, vous pourrez :
La phase Explorer les Atouts et les Obstacles et Fixer les Priorités est la troisième phase du cycle d’action communautaire et s’articule autour de quatre étapes clés :
Cette phase offre une occasion importante d’initier des conversations communautaires autour des problèmes de SR/PF. Le processus encourage la réflexion et l’analyse communautaires sur la façon dont les problèmes de SR/PF affectent leur vie et celle de leurs enfants, de leur famille et de la communauté dans son ensemble. En appliquant divers outils participatifs au cours de cette phase, le noyau communautaire, puis la communauté dans son ensemble, exploreront les questions en jeu, établiront un ordre de priorité pour les questions à résoudre et réaliseront un changement positif et exploreront les causes profondes ou les déterminants des questions prioritaires. Cette phase favorise également l’exploration des atouts de la communauté afin d’identifier des solutions réalisables.
La clé pour explorer les problèmes de SR/PF avec les communautés est d’impliquer les membres du noyau communautaire dans une exploration participative qui encourage un dialogue communautaire bidirectionnel, favorise une compréhension commune des problèmes, renforce les compétences et établit des relations entre les individus et les groupes qui sont les plus affectés et souhaitent résoudre les problèmes de SR/PF. Lorsqu’elle est menée en partenariat avec les membres de la communauté, cette phase exploratoire favorise l’appropriation par la communauté et crée une dynamique de changement en rassemblant et en mobilisant les acteurs clés.
Les principaux livrables attendus de cette phase sont une liste des problèmes de SR/PF prioritaires et une liste de leurs déterminants ou causes profondes. Les deux serviront à établir un plan de solutions locales. L’équipe de mobilisation communautaire facilitera ce processus en utilisant des outils participatifs décrits plus en détail dans cette session.
Étape 1 : Explorer les problèmes de SR/PF avec le noyau communautaire
La phase Explorer commence par un examen approfondi de la situation de la SR/PF. Les membres du noyau communautaire apprennent le plus possible sur les sentiments, les connaissances, les pratiques et les croyances actuels liés au problème et sur leur capacité à répondre à leurs besoins. Cette première étape est généralement réalisée après une ou plusieurs réunions avec les membres du noyau communautaire et les agents des formations sanitaires. Le nombre de sessions dédiées à cette exploration interne des problèmes de SR/PF dépendra :
Les communautés peuvent utiliser de nombreux outils et méthodes participatifs différents pour recueillir des informations et/ou identifier les problèmes prioritaires de SR/PF. Ces outils d’exploration participative comprennent, mais ne sont pas limités à :
L’équipe de mobilisation communautaire et les noyaux communautaires n’ont pas besoin d’appliquer tous les outils. Un seul outil ou une combinaison de deux outils suffit. Sélectionnez les outils en fonction de certains facteurs, tels que la nature du ou des problèmes, la disponibilité des données et des informations et le niveau d’alphabétisation requis pour pouvoir utiliser un outil particulier. Les descriptions des outils peuvent vous aider à décider quel outil est le plus approprié à votre contexte.
Enquête appréciative (entretiens et/ou discussions de groupe à l’aide de questions appréciatives)
La conduite des entretiens et des discussions de groupe (focus-group) fournit des informations clés pour aider les communautés à identifier les problèmes et à établir des priorités. La tâche principale ici sera de concevoir des questionnaires d’entretien / discussion de groupe pour différentes personnes affectées par les problèmes de SR/PF, notamment les femmes en âge de procréer, les maris et les autres membres influents de la famille (par exemple, les belles-mères et les grands-mères), les prestataires de services au niveau de la communauté et de l’établissement, ainsi que les chefs religieux et les leaders communautaires.
Les questions les plus utiles sont les questions d’appréciation :
« Une question qui cherche à découvrir et à faire ressortir le meilleur d’une personne, d’une situation ou d’une organisation » (Whitney et al., 2002).
Les entretiens d’appréciation sont conçus pour recueillir des informations qualitatives riches sous forme de récits porteurs d’une grande richesse de sens et parfois d’une forte charge émotionnelle, plutôt que des données quantitatives sèches composées de chiffres et de statistiques. La forme narrative tente de découvrir les motivations, les priorités, les facilitateurs, les obstacles, les intérêts, les perceptions et les expériences des membres de la communauté concernant le(s) thème(s) central(aux) du programme. Voici deux exemples de questions d’enquête appréciative que l’on peut utiliser :
Cartes illustrées
Les cartes illustrées peuvent stimuler la discussion de groupe sur les problèmes clés du programme dans la communauté et aider à hiérarchiser les problèmes. Cet outil favorise la participation des personnes ayant un faible niveau d’alphabétisation et facilite le dialogue sur la question et les priorités de hiérarchisation.
Les cartes illustrées peuvent être utilisées de plusieurs manières. L’une d’entre elles est décrite ci-dessous.
Saynète
La saynète est un puissant outil participatif et démocratique pour explorer les problèmes, en particulier les problèmes délicats ou sensibles dans les communautés. Après la saynète, tout le monde a le pouvoir de parler car la discussion se concentre sur la saynète et généralise progressivement ce qui s’est passé dans la saynète au contexte communautaire existant.
La saynète est encore plus puissante lorsque les membres de la communauté la jouent eux memes. Les membres de la communauté ont besoin d’environ 30 minutes pour répéter et s’approprier le scénario. La saynète, représentant une communauté fictive avec différents défis de SR/PF, doit être préparé avant la réunion par des volontaires avec le soutien de l’équipe de mobilisation communautaire et ne doit pas durer plus de 10 minutes. Après la représentation de la saynète, l’animateur doit échanger avec les participants en posant une série de questions en commençant par les plus faciles à répondre et en terminant par celles qui demandent plus de réflexion. Par exemple :
Dans le cadre des exemples de Sahel RISE II au Burkina Faso et au Niger, Breakthrough ACTION a appliqué une combinaison de saynète, d’examen des données des établissements de santé et de discussions de groupe. Dans les deux pays, le projet West Africa Breakthrough ACTION (WABA) a utilisé une combinaison de « dialogue communautaire » et de « visite guidée de site » pour explorer et identifier les problèmes de SR/PF.
Carte des ressources communautaires
Les membres du noyau communautaire créent une carte de leur communauté en dessinant ou en utilisant des objets disponibles localement. Des cartes sont dessinées pour refléter les ressources et les services disponibles pour les membres de la communauté, ainsi que pour mieux comprendre si ces ressources et services sont utilisées et pourquoi ou pourquoi pas. En outre, ce processus de cartographie cherche à comprendre quels nouveaux services et ressources pourraient être nécessaires, et par quels groupes (par exemple, les hommes, les femmes, les jeunes, etc.). Grâce à la carte, les participants peuvent montrer où vivent les individus et les familles, combien de personnes vivent dans chaque maison, qui a des difficultés à accéder aux services de SR/PF et d’autres caractéristiques liées à la santé et au bien-être des communautés.
Bulletin communautaire
Le bulletin communautaire est un outil de redevabilité sociale et de suivi utilisé par les noyaux communautaires pour suivre les indicateurs prioritaires sur lesquels ils souhaitent se concentrer. Les communautés peuvent discuter des changements de leurs indicateurs et discuter ensemble de ce qu’elles vont faire pour améliorer les indicateurs. Le bulletin communautaire peut motiver ou inciter les membres de la communauté à contribuer aux activités qui traitent des défis de la SR/PF. Sur la base des informations de SR/PF générées par le centre de soins de santé primaires ou les agents de santé communautaires, des indicateurs tels que le recours aux visites prénatales, les accouchements dans les établissements ou l’utilisation des méthodes de PF sont calculés et appréciés en termes de réalisation par rapport aux objectifs/cibles initialement fixés. Les communautés, en partenariat avec les prestataires de services de santé, identifient les lacunes, les analysent pour trouver les goulots d’étranglement et agissent pour résoudre les problèmes identifiés.
Outil d’exploration des normes sociales
L’outil d’exploration des normes sociales est un tableau que les membres du noyau de la communauté peuvent discuter et remplir. Ils identifient les normes sociales, les comportements spécifiques associés à cette norme, les groupes prioritaires (par exemple, le public cible), les groupes de référence (par exemple, les personnes influentes), les sanctions et les récompenses pour le respect de la norme, le caractère public ou privé de la norme et les actions proposées pour répondre à la norme.
Étape 2 : Explorer les problèmes de SR/PF avec la communauté au sens large
Dans la deuxième étape, les membres du noyau communautaire se préparent à entrer dans la communauté pour en savoir plus et faciliter le dialogue autour du ou des problèmes de SR/PF, ainsi que les expériences et les priorités des personnes les plus touchées et d’autres personnes intéressées par le problème. Ils répètent les activités de l’étape 1, impliquant les membres de la communauté au sens large en tant que participants.
En impliquant la communauté au sens large, le noyau communautaire élargit sa compréhension des problèmes de SR/PF affectant la communauté et garantit que les perspectives des personnes les plus affectées et des personnes qui ont des connaissances et une expérience en matière de SR/PF sont prises en compte.
Les membres du noyau communautaire, soutenus par l’équipe de mobilisation communautaire, choisiront un outil dans la liste d’outils participatifs décrite ci-dessus et l’utiliseront pour approfondir leur compréhension des problèmes de SR/PF affectant la communauté au sens large. L’outil déterminera quelles questions ils poseront aux membres de la communauté élargie, comment ils les poseront, quel matériel ils utiliseront, le cas échéant, pour stimuler la discussion et/ou enregistrer les réponses des gens. Les membres du noyau communautaire peuvent décider de constituer de petits groupes pour discuter des problèmes ou faire des entretiens individuels. Dans le contexte d’un centre de soins de santé primaires par exemple, les membres du noyau communautaire peuvent délibérément choisir de mener l’exploration avec des communautés géographiquement éloignées des services de santé et/ou des villages qui n’utilisent pas les services.
Étape 3 : Hiérarchisation des problèmes de SR/PF
Cette étape aide le noyau communautaire à sélectionner un ou une liste restreinte de problèmes prioritaires de SR/PF à traiter. Le noyau communautaire devrait se concentrer sur ce qu’il peut gérer dans un horizon de six mois à un an.
Avant de déterminer les priorités, le noyau communautaire doit organiser les informations recueillies au cours des explorations avec les membres du noyau communautaire et la communauté au sens large (étapes 1 et 2). Il pourra organiser ensuite une réunion en collaboration avec les prestataires de services de santé, le noyau communautaire, les représentants des personnes les plus touchées et d’autres responsables communautaires. Animé par l’équipe de mobilisation communautaire, ce groupe compilera les résultats et identifiera une liste complète des problèmes de SR/PF. Le groupe doit ensuite répondre aux questions suivantes sur les informations collectées :
Les thèmes sous-jacents découverts au cours de la phase d’exploration aident à se concentrer sur les problèmes de changement social qui affectent les attitudes et les pratiques. Si les questions de mobilisation communautaire concernent la SR/PF, il y aura de nombreuses priorités potentielles parmi lesquelles choisir. Par exemple, si l’objectif de l’engagement communautaire est de réduire la mortalité et la morbidité maternelles, la communauté pourrait choisir parmi les problèmes suivants : faible recours aux soins prénatals au cours du premier trimestre, paludisme, peu d’accouchements dans les établissements de santé, faible utilisation des méthodes de planification familiale, etc.
Les participants doivent examiner la liste des problèmes, compiler les informations recueillies et établir des critères pour décider quel problème traiter en premier. Voici quelques suggestions de critères à prendre en compte :
Une façon d’appliquer systématiquement ces critères est d’utiliser la matrice suivante pour classer les problèmes. Dans la première colonne, énumérez les problèmes soulevés lors de l’exploration des problèmes. Dans la ligne du haut, indiquez les quatre premiers critères (gravité, passerelle, magnitude et faisabilité).
Demandez aux participants de classer les problèmes selon tous ces critères, en utilisant une échelle de Likert de 0 à 5 (0 étant le score le plus bas et 5 le plus élevé). Une fois qu’un critère est sélectionné, classez tous les problèmes en fonction de ce critère avant de passer au critère suivant.
Le classement des problèmes peut donner lieu à des discussions et à des désaccords ; cependant, le groupe devrait finalement parvenir à un consensus sur le classement donné. Une fois que chaque problème a été classé, faites le total et identifiez les problèmes les plus prioritaires. Limitez le nombre de priorités à deux ou trois afin de concentrer les efforts du groupe.
Ceci est un exemple d’un classement des priorités pour les services de SR/PF au Niger.
Problèmes identifiés | Gravité | Passerelle | Magnitude | Faisabilité | Total |
Nombre élevé de grossesses chez les adolescentes | 5 | 5 | 4 | 4 | 18 |
Très peu d’accouchements dans les établissements de santé | 4 | 4 | 5 | 4 | 17 |
Nombre élevé de mariages précoces et forcés | 3 | 5 | 5 | 4 | 17 |
Très faible recours aux CPN au cours du premier trimestre | 4 | 5 | 5 | 5 | 19 |
Faible adoption des méthodes de planification familiale | 2 | 5 | 5 | 4 | 16 |
Dans ce cas, par exemple, le très faible recours aux soins prénatals était la priorité N° 1 sur laquelle les communautés ont décidé de travailler, suivi du nombre élevé de grossesses chez les adolescentes.
Étape 4 : Définir les déterminants clés à aborder
La quatrième étape consiste à trouver les causes profondes ou à identifier les déterminants à prendre en compte. Maintenant que le noyau communautaire dispose d’une liste de questions prioritaires, une analyse plus approfondie est nécessaire pour identifier les déterminants à prendre en compte dans la phase de planification.
Un déterminant décrit tout facteur qui influence et affecte fortement un comportement. Ce facteur produit un effet comportemental souhaitable ou indésirable. Les membres de la communauté doivent être encouragés à travailler sur les facteurs qu’ils maîtrisent.
Les communautés de l’exemple nigérien à l’étape 3 ont identifié la peur de la stigmatisation et de la critique de la part des parents et des amis comme les principaux obstacles à l’utilisation de la CPN au cours du premier trimestre.
Différents outils existent pour explorer les déterminants d’un problème ou pour effectuer une analyse des causes profondes qui incluent « l’ arbre à problème », les « trois pourquoi » et l’outil d’exploration des normes sociales.
Dans le contexte d’un faible niveau d’alphabétisation, les membres du noyau communautaire utilisent souvent l’arbre à problèmes pour examiner les facteurs clés qui contribuent au problème principal identifié. Dans le cas du Niger, le noyau communautaire a utilisé l’arbre à problèmes pour identifier les causes profondes qui contribuent à la faible utilisation des soins prénatals au cours du premier trimestre.
Pour créer un arbre à problèmes lié au faible recours à la CPN au cours du premier trimestre, demandez aux membres du groupe de dessiner un arbre avec des racines, un tronc et des branches. Sur le tronc, écrivez le problème : faible participation à la CPN au cours du premier trimestre.
Demandez ensuite aux membres du groupe de réfléchir aux raisons pour lesquelles le recours aux soins prénatals au cours du premier trimestre est si faible. Inscrivez chaque réponse sur une racine. Continuez ensuite à demander “Pourquoi cela se produit-il ?” pour chaque réponse écrite sur les racines, afin d’aller de plus en plus profondément dans les racines, jusqu’à épuiser les réponses.
Ensuite, faites la même chose pour les branches, mais cette fois demandez : “Que se passe-t-il en raison d’une faible utilisation des services de soins prénatals au cours du premier trimestre ?” Chaque réponse devient une nouvelle branche. Pour chaque branche, continuez à vous demander : « À quoi cela mène-t-il ? » En fin de compte, la communauté aura dépeint un tableau complet de la façon dont le faible recours aux soins prénatals affecte la santé maternelle, les familles et leur communauté.
Quel que soit l’outil utilisé, prenez les causes profondes ou les comportements prédominants et associez-les à l’un des quatre déterminants du cadre de changement social et comportemental (CSC) présentés dans l’introduction, à savoir le comportement, la résilience, la capacité de la communauté ou la prestation de services.
Explorer les Atouts et les Obstacles et Fixer les Priorités est la troisième phase du CAC.
Merci d’avoir suivi la quatrième leçon de l’ouvrage Mobiliser les communautés pour la santé reproductive et la planification familiale. Vous trouverez ci-dessous un questionnaire non noté qui vous permettra de vérifier votre compréhension de la Phase 3. Cliquez sur le bouton « Contrôle des connaissances » pour commencer.
À la fin de la phase 1, vous pourrez :
Se Préparer à Mobiliser est la première phase du cycle d’action communautaire (CAC). Les quatre étapes de cette phase se concentrent sur le renforcement des compétences et des capacités d’une équipe de mobilisation communautaire pour favoriser et respecter l’action menée par la communauté. Les organisations externes travaillant avec les communautés ou les communautés elles-mêmes peuvent appliquer les étapes suivantes :
Se Préparer à Mobiliser comprend toutes les activités qui doivent avoir lieu avant de lancer des interventions au sein des communautés. Le principal résultat de cette phase est une équipe bien préparée et équipée d’un plan de travail écrit pour engager les communautés à relever les défis de SR/PF qu’elles prioritiseront.
Étape 1 : Sélectionner le problème à traiter et définir la communauté
La première étape de tout effort de mobilisation communautaire consiste à sélectionner la question autour de laquelle la communauté devra se mobiliser.
Idéalement, la communauté elle-même sélectionne la problématique, mais dans le contexte pratique de l’aide internationale au développement, la question est souvent présélectionnée par les donateurs et les homologues gouvernementaux ou par des organisations externes en fonction des indicateurs de SR/PF du pays. Souvent, cela se produit avec peu ou pas de consultation avec les communautés.
Demandez-vous également si le problème est le résultat d’un autre problème sous-jacent et s’il sera nécessaire de se mobiliser autour des facteurs sous-jacents pour opérer un changement. Par exemple, les défis liés à la santé des femmes en matière de SR/PF, tels que la mortalité ou la morbidité maternelle, peuvent être le reflet du statut inférieur des femmes dans la communauté. Allez-vous mobiliser les communautés autour de la mortalité maternelle ou travailler à valoriser les femmes ? Tout d’abord, articulez le problème, puis vous pourrez concevoir un programme autour de ce problème.
Enfin, définir un problème de manière trop large pourrait submerger les membres de la communauté au point où ils pourraient avoir l’impression qu’ils ne peuvent pas le résoudre et donc décider de ne pas participer. Un problème bien défini et ciblé et un objectif correspondant sont essentiels à ce stade et tout au long du processus de mobilisation communautaire. En général, si vous disposez de peu de temps et de ressources, l’engagement communautaire est plus efficace lorsque le problème est plus étroitement ciblé. Par exemple, la lutte contre la faible utilisation de la consultation prénatale est plus appropriée que la lutte contre les taux de mortalité élevés chez les femmes.
L’engagement communautaire fait référence à la « communauté » dans son sens le plus large. Dans le contexte changeant des migrations, de l’urbanisation et de la mondialisation, le concept de communauté a évolué de manière significative au-delà d’un simple groupe de personnes vivant sur un territoire défini. Aujourd’hui, la communauté fait également référence à des groupes de personnes qui peuvent être physiquement séparés mais qui sont liés par d’autres caractéristiques communes, telles que la profession, les intérêts, l’âge, l’origine ethnique, un problème de santé partagé ou la langue. Ainsi, vous pouvez avoir une communauté d’enseignants, une communauté de femmes ou une communauté de commerçants ; vous pouvez avoir une communauté de femmes en âge de procréer, de réfugiés déplacés, d’adolescents ou d’adolescentes ou d’hommes atteints d’infections sexuellement transmissibles. Vous pouvez être en mesure de travailler avec l’équipe de santé de district pour choisir parmi plusieurs communautés, auquel cas vous devrez établir des critères de sélection.
Lors de la sélection de la communauté, vous devez également tenir compte de questions telles que :
Au Burkina Faso et au Niger, Breakthrough ACTION, par le biais de ses activités d’EC qui visent à éliminer les obstacles à l’utilisation des services de SR/PF, a appliqué la définition géographique de la « communauté » mais l’a combinée avec une segmentation du public cible. En collaboration avec les communautés et les équipes de mobilisation communautaire multisectorielle de district, le centre de soins de santé primaires a été identifié comme l’unité de mise en œuvre de l’action collective communautaire. Par conséquent, toutes les personnes vivant dans cette zone de couverture constituaient la « communauté », le comité de santé de l’établissement étant le noyau communautaire, ou groupe d’action communautaire, pour conduire et coordonner l’action collective communautaire pour l’utilisation des services de SR/PF. Cependant, pour être très précis dans leur intervention, les comités de santé ont identifié les femmes en âge de procréer comme le premier segment de la communauté à couvrir et à impliquer. Leurs partenaires et leurs familles ont également été identifiés comme un segment secondaire, mais les actions devaient avant tout s’adresser aux femmes en âge de procréer dans les zones de santé sélectionnées.
Étape 2 : Développer une équipe de mobilisation communautaire
Avant de commencer à travailler avec les communautés, vous devrez constituer une équipe de personnes qui soutiendra l’initiative d’EC. L’équipe de mobilisation communautaire joue le rôle suivant :
L’équipe de mobilisation communautaire doit être multisectorielle, si possible, car les déterminants sous-jacents du changement peuvent provenir de divers facteurs intersectoriels. L’équipe de mobilisation communautaire peut comprendre le personnel du gouvernement local et du district, les responsables communautaires et le personnel du projet ou de l’ONG partenaire. Dans le cadre de la SR/PF, l’équipe de mobilisation communautaire peut comprendre :
La composition de l’équipe de mobilisation communautaire peut changer au fur et à mesure que vous progressez dans les différentes étapes de la mobilisation, avec différentes compétences nécessaires à différents moments.
Les membres de l’équipe de mobilisation communautaire sont généralement sélectionnés selon les critères suivants :
Plus la diversité des points de vue représentés au sein de l’équipe de mobilisation communautaire est grande, moins vous risquez de négliger des questions importantes.
Assurez-vous que l’équipe de mobilisation communautaire est bien préparée avant d’entrer en contact avec la communauté. Une mauvaise première impression est difficile à surmonter. Ce que vous portez, comment vous agissez, quelle langue vous parlez, ce que vous dites, comment vous le dites, même comment vous arrivez – dans une voiture que presque personne dans la communauté ne possède, ou dans les transports en commun que presque tout le monde utilise – toutes ces choses seront remarquées et discutées par les membres de la communauté lorsque vous partirez.
Vous pouvez parler avec des personnes qui travaillent dans la communauté ou qui connaissent le protocole local pour savoir quelles personnes vous devriez contacter en premier et ce qui sera attendu de votre première visite.
Lors de la préparation de la mobilisation, il est important de définir les rôles et les responsabilités de chaque membre de l’équipe de mobilisation communautaire. Les membres de l’équipe doivent travailler ensemble au sein de la communauté afin de garantir une approche unifiée. Voici quelques rôles possibles liés à la mobilisation de la communauté :
Étape 3 : Recueillir des informations sur les ressources et les contraintes de la communauté
Une analyse de situation peut être l’occasion d’en savoir plus sur :
L’équipe de mobilisation communautaire devra connaître les réponses à ces questions clés avant de commencer à travailler avec les partenaires communautaires.
Un processus d’analyse de la situation peut être une information « à sens unique » sur la communauté et le problème en question. Dans le cas de SR/PF, vous pouvez recueillir des informations sur l’accès, la disponibilité, l’utilisation et la qualité des services locaux de SR/PF, entre autres informations. Vous pouvez également utiliser des recherches formatives supplémentaires sur les comportements clés. Il sera essentiel d’identifier les personnes les plus touchées par les problèmes de SR/PF et pourquoi, ainsi que le lieu de résidence de ces personnes et leurs caractéristiques socioculturelles.
De nombreux outils, y compris un outil d’analyse des pouvoirs et des relations, peuvent être exploités à ce stade.
En fonction du temps et du budget que vous disposez et du type de données que vous souhaitez collecter, vous pouvez envisager de faire appel à des experts externes, tels que des ONG locales et des universités, pour vous aider à réaliser certains aspects de l’analyse situationnelle et à collecter des informations existantes ou nouvelles sur la SR/PF.
Maintenant que vous en savez plus sur les problèmes de SR/PF et sur la communauté, vous pouvez créer un inventaire des ressources qui peuvent être mobilisées pour soutenir l’effort de mobilisation. Renseignez une feuille de calcul simple où vous répertoriez les ressources selon les catégories suivantes :
Examinez également les contraintes, qui peuvent inclure :
Étape 4 : Élaborer un plan de travail de mobilisation communautaire
Maintenant que l’équipe de mobilisation communautaire a une meilleure compréhension de la question centrale, du cadre de travail et des ressources et contraintes communautaires, il est temps d’élaborer un plan de mobilisation communautaire. Ce plan de mobilisation communautaire n’est pas un plan d’action communautaire qui, lui, devra être élaboré par les communautés elles-mêmes. Ce plan est une description générale de la manière dont l’équipe de mobilisation communautaire entend travailler avec les communautés.
Le but du plan de mobilisation communautaire est de définir le but général et les objectifs de votre effort et d’identifier un processus que vous suivrez pour impliquer les communautés intéressées. Lorsque vous créez ce plan, vous devez toujours garder à l’esprit les deux objectifs primordiaux de la mobilisation communautaire :
Au minimum, un plan de mobilisation communautaire typique devrait contenir les sept éléments suivants :
Se préparer à mobiliser est la première phase du CAC.
Merci d’avoir suivi la seconde leçon de l’ouvrage Mobiliser les communautés pour la santé reproductive et la planification familiale. Vous trouverez ci-dessous un questionnaire non noté qui vous permettra de vérifier votre compréhension de la Phase 1. Cliquez sur le bouton « Contrôle des connaissances » pour commencer.
À la fin de l’introduction, vous pourrez :
Au cours de cette session, vous apprendrez des concepts et des définitions clés pour commencer à travailler efficacement avec les communautés afin de les mobiliser pour un changement social et comportemental (CSC) autour de la santé reproductive et de la planification familiale (SR/PF), ou du changement social en général.
Il existe de nombreuses façons de mobiliser efficacement les communautés, mais il existe des valeurs et des principes fondamentaux que vous devez reconnaître et respecter dans votre travail pour parvenir à un engagement communautaire efficace. L’engagement communautaire implique les valeurs et principes fondamentaux suivants :
Dans cette section, nous passerons en revue les définitions acceptées à l’échelle mondiale de certains termes clés que nous utiliserons tout au long du cours.
Mobilisation communautaire et renforcement des capacités
La mobilisation communautaire est un processus de renforcement des capacités par lequel les membres, les groupes ou les organisations de la communauté planifient, exécutent et évaluent des activités pour atteindre un objectif commun sur une base participative et durable, soit de leur propre initiative, soit stimulés par d’autres.
La mobilisation communautaire n’est pas une campagne ou une série de campagnes. Ce n’est pas la même chose que la mobilisation sociale, le plaidoyer, le marketing social, la recherche participative ou l’éducation non formelle ou populaire. Bien que la mobilisation communautaire utilise souvent ces stratégies, ces termes sont différents.
*Veuillez noter que l’engagement communautaire (EC) et la mobilisation communautaire (MC) sont utilisés de manière interchangeable tout au long de ce cours.
Renforcement des capacités communautaires
Le renforcement des capacités communautaires est un processus par lequel les communautés obtiennent, renforcent et maintiennent des capacités leur permettant de définir et d’atteindre leurs propres objectifs de développement au fil du temps. Le renforcement des capacités communautaires et la mobilisation communautaire sont des termes liés, mais ils ne sont pas synonymes. La mobilisation communautaire est l’une des nombreuses approches de renforcement des capacités communautaires.
La clé de l’application de ces définitions dans la conception et les approches de votre programme est de reconnaître que les capacités existent déjà dans les communautés et que votre rôle est de soutenir et de renforcer leurs compétences et leurs aptitudes.
Participation communautaire
La participation communautaire est fondamentale pour le développement et la mobilisation communautaire. Cependant, le terme « participation » est parfois galvaudé et mal défini. Dans le cadre des degrés de participation (Cornwall & Jewkes, 1995), nous apprenons les différents niveaux de participation. À l’extrémité inférieure de la participation, les communautés sont parfois « cooptées », elles ont une implication symbolique mais pas de pouvoir ou d’apport réel parce que des agences externes contrôlent le processus de développement. Une participation plus significative peut être trouvée à travers le co-apprentissage et l’action collective.
Pour cerner le véritable sens de la participation, les organisations et partenaires externes doivent transférer le pouvoir aux communautés dès la conception des programmes, en commençant par une vision de la participation axée sur le co-apprentissage et l’action collective. Comme le montre le diagramme des degrés de participation communautaire ci-dessous, une participation accrue s’accompagne d’une plus grande appropriation et du potentiel de soutenir une action significative.
Changement social et comportemental
Le but de l’engagement communautaire est de réaliser un changement social et comportemental positif ou l’adoption de comportements prioritaires et le changement de normes culturelles qui améliorent directement la santé générale d’une communauté. Par conséquent, lors de la conception d’une activité de développement et d’une mobilisation pilotée par la communauté, nous le faisons avec une vision du changement que nous espérons opérer.
Au fil des ans, l’idée que le changement se manifeste à partir de campagnes ponctuelles ou d’activités de communication à sens unique s’est déplacée vers un processus plus itératif qui comprend une action à plusieurs niveaux, y compris une communication bidirectionnelle. Ces activités ou approches CSC à plusieurs niveaux sont fondées sur plusieurs disciplines différentes, notamment le marketing social, le plaidoyer, l’engagement/la mobilisation communautaire, la communication stratégique, l’économie comportementale et la conception centrée sur l’humain (Nancy & Dongre, 2021).
Le changement social et comportemental (CSC) est un terme générique englobant la communication pour le changement social et comportemental (CCSC), le développement piloté par la communauté et la mobilisation communautaire. Différents outils et approches font partie de notre boîte à outils CSC (voir Figure 2), y compris l’engagement/la mobilisation communautaire. Ces outils peuvent être combinés pour offrir une réponse globale face à un éventail de défis socioculturels ou sanitaires.
Diverses méthodologies existent pour une participation des communautés dans l’amélioration de la SR/PF. Ce cours explore le Cycle d’Action Communautaire (CAC) comme une approche. Le CAC est un processus participatif piloté par la communauté grâce auquel les personnes les plus touchées et les plus intéressées s’organisent, explorent, établissent des priorités, planifient et agissent collectivement pour atteindre un objectif spécifique. Le processus s’appuie sur les forces de la communauté et une approche des systèmes sociaux pour obtenir des résultats spécifiques et mesurables et soutenir l’action collective.
Le CAC comprend les phases suivantes et des étapes spécifiques pour favoriser l’action menée par la communauté. Ce cours guide l’apprenant à travers les sept phases :
Chaque phase du CAC comporte une série d’étapes connexes qui guident les communautés et facilitent les partenariats. Ces phases et étapes s’inspirent d’expériences mondiales de qualité, d’action et de mobilisation communautaire. Cependant, bien que celles-ci aient été utilisées avec succès par plusieurs programmes pilotés par la communauté, elles doivent servir de référence et être adaptées en fonction du contexte unique qui prévaut.
Comme mentionné ci-dessus, le CAC peut être adapté à des situations telles que des urgences, des interventions sur un thème de santé distinct de santé ou des situations dans lesquelles il est nécessaire de s’appuyer sur les investissements existants. Dans le cadre du projet Breakthrough ACTION financé par l’USAID, le CAC original avec ses 7 phases a été adapté aux 5 phases présentées ci-dessous. Chaque phase du CAC adapté comporte des étapes détaillées similaires à l’original. Ceux-ci peuvent être intégrés dans le cycle de conception, de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation du programme de SR/PF.
Figure 4. Adapté CAC
Merci d’avoir suivi la première leçon de l’ouvrage Mobiliser les communautés pour la santé reproductive et la planification familiale. Vous trouverez ci-dessous un questionnaire non noté qui vous permettra de vérifier votre compréhension de l’introduction. Cliquez sur le bouton « Contrôle des connaissances » pour commencer.
Upon completion of Phase 5, you will be able to:
Act and Monitor Together is the fifth phase of the adapted Community Action Cycle (CAC) and focuses on implementing the community action plan. It has four steps:
This session provides guidance on ways communities can strengthen their capacity and build internal and external linkages and social networks to implement their community action plans effectively, act collectively, and achieve the positive RH/FP change they visualized together.
Strengthened community capacity may involve assessing existing capacity as well as gaps. This session explores how to reinforce local skills in leadership, planning, resource mobilization and management, proposal development, monitoring results and data use for decision making. You can also reflect on your role as a member of the Community Mobilization Team, as you accompany and support communities during this phase.
Step1: Define the Community Mobilization Team’s role in accompanying community action
The Community Mobilization Team’s role changes throughout the CAC.
Communities and external organizations often have different perspectives on the role each should play. Throughout the CAC process, ask whether you are creating or reinforcing dependency, or respecting and fostering a sense of agency and capacity within the community. Once communities develop their community action plans, think about the roles of the Community Mobilization Team or partner organizations. Use the questions below to help you reflect upon and readjust your role.
Step 2: Strengthen community capacity to implement its action plan
Community capacity strengthening, as defined in Session 1, is the process through which communities obtain, strengthen, and maintain the capabilities to set and achieve their own development objectives over time.
Community capacity strengthening is fundamental to communities mobilizing effectively to achieve their desired goal. To strengthen community capacity requires working with individuals, community groups or networks, and/or whole communities. To have capacity or agency to act, a community group needs:
The more skills, assets, and strengths a community has, the better prepared they will be to achieve their goals, sustain outcomes, and address new issues as community needs change. The types of skills that are critical to community engagement include:
Focusing on the mobilizing goal, such as improving maternal health, will help communities think about different skills they may need to achieve their desired results. The literature identifies different community capacity “domains” under two broad categories.
Most SBC programs pay some attention to both, but the degree to which they are weighted in any given program varies widely. Programs with a very strong technical delivery focus can benefit from community capacity, community-led action, and shifting power to strengthen community agency to act.
All communities have existing commitment, resources, and skills (capacity) to apply to a given community RH/FP issue. Community members can also identify gaps in capacity that need to be strengthened to successfully achieve the desired results. Ask the following questions before designing a community capacity strengthening approach:
Design a simple matrix that the community core group can complete with the broader community to outline exactly which capacities require strengthening. Community core groups should reflect on the existing resources in the community to help strengthen capacity and identify what they need from external sources. Set dates for when and how this will be done.
Once the community has identified its capacity strengths and needs related to the community action plan, discuss how you can support them.
The tools listed below can be used with community core groups and other community stakeholders to assess strengths and gaps in capacity required to implement their community action plan.
Below is an example of a community capacity strengthening plan based on planned community core group activities.
Proposed activity in Community Action Plan
(Year 1) |
Example: Increase uptake of RH/FP services through women’s support groups |
Gaps to be addressed (knowledge, skills, resources needed) | · Organizational development and leadership skills
· Technical content (knowledge of current evidence) · Ability to link to external resources · Advocacy for quality RH/FP services · Use of data for monitoring results |
Existing strengths | · Previously trained health volunteers exist.
· Some linkages exist with traditional authorities. |
How will capacity be developed? | · 4×1 – hour sessions on group maintenance
· 4×1 – hour sessions on leadership · Begin linking with district health to advocate for better RH/FP services · Community-to-community exchanges with neighboring communities already achieving results · 4×1 – hour sessions on group decision-making |
By whom? | · District council
· District health officers · Community Mobilization Team · Local NGO on use |
By when?
(Year 1) |
· Q1 – training on group maintenance
· Q2 – training on Partnership Defined Quality · Q3 – use of data for informing micro-planning. · Q4 – community- to-community visits |
The list below shows many different ways to strengthen community capacity.
Step 3: Use data to monitor and adapt collective action
Monitoring happens at multiple levels of the health system by various actors. In community engagement initiatives, you will need to perform monitoring at district level but also at the health facility/community level.
At district level, the Community Mobilization Team will need to monitor overall community mobilization successes and challenges, progress on strengthening community capacity, and apply an adaptive management approach to working with communities to adjust strategies, as needed.
At the health facility/community level, the community core group needs support to use data generated by the health facility and other community stakeholders, such as volunteers, to monitor changes in the RH/FP issue(s). During this phase and throughout the CAC, community actors use a combination of formal and informal systems, methods, and tools to monitor progress.
It is important to work with communities to understand which changes to monitor to gauge progress in achieving their goal, to course correct, to inform current and future plans, and to celebrate successes! Here are some general monitoring questions to consider asking:
Specific monitoring tools can be tailored to the specific focus issue and community capacity strengthening goals. The table below is an example of a fictitious community information board that a health committee could use at primary health care center level.
Antenatal care visit attendance and family planning use information board | |||
Name of community – | |||
Priority population – Pregnant women | |||
[Space for picture card] | Month | Month | [etc.] |
[Space for ANC] | |||
[Space for FP picture card] |
Community access to data relevant to their lives drives greater participation, action and results. Data generated with and by communities, and analyzed collectively has been adapted in various contexts with positive results. For example, where health surveillance systems and community participation in the collection and analysis of health indicators has taken place there has been improved community ownership, engagement and RH/FP outcomes.
Community use of data and accompanying monitoring tools should be appropriate to community literacy levels and culturally relevant.
In low literacy communities, visual symbols have been used such as colors from a flag or banner, picture cards, or stages of planting to benchmark progress. Work with community members to develop a monitoring system that works for them.
Community groups and organizations will need to monitor and document progress on their action plans, specifically, whether they are carrying out what they planned, and if mobilization strategies are working, or not. Documenting discussions about data through routine meetings is key. The core group can use these data for accountability and future advocacy.
It is helpful for communities to review plans quarterly, so that strategies and activities can be adjusted, if needed. In the case of Sahel RISE II and WABA programming in Burkina and Niger the COGES adopted semi-annual plan review meetings as common practice. The review meetings are conducted in collaboration with health workers of each facility and attended by district and regional health officials based on their availability.
Step 4: Problem-Solve, Troubleshoot, and Mediate Conflicts
In spite of the best planning, forethought, and intentions, things do not always proceed smoothly. Good monitoring systems and regular two-way communication will help address potential problems in a timely way. Every culture has developed strategies to prevent, avoid, and resolve conflicts. It can be helpful to discuss with community groups how they have addressed differences of opinion and conflict in the past, and understand how communities typically address conflicts in case they arise. Communities may need you to intervene when the problem concerns:
How you intervene depends on the role(s) you want to play in relation to the community and your organizational responsibilities.
Common Challenges | Possible Mediation Approaches |
An individual or group tries to block actions, usually because action threatens this individual or group’s power or interest | · Re-share information on benefits
· Work with leaders to limit threats · Seek ways to renew trust in the process · Demonstrate that engagement increases safety and gives a chance to ensure concerns are taken into consideration |
The community does not have sufficient capacity to take action | · Identify gaps and strengthen the community’s skills
· Develop a mentoring approach to coach communities through the process |
A proposed action does not improve the focus issue or contribute to the mobilizing goal | · Work with the community to review the determinants and identify new actions |
Participants lose interest in the issue | · Remind the community core group to share information on the changes
· Celebrate successes publicly with the whole community |
External funding is diminished or ended altogether | · Remind core group that their action plan does not depend on external funding
· Identify additional partners who can get involved · Organize an advocacy training to help community members advocate to government for necessary inputs |
Other organizations “compete” for community participation by offering incentives | · Meet with other organizations to inform them about the process |
Accountability to and by communities can mitigate challenges that may arise during community engagement. Accountability occurs through regular and frequent two-way communication between the Community Mobilization Team, the community core group, and the broader community. The Community Mobilization Team can also work with local leaders to review and address overall mobilization strategies and monitor and share data to foster accountability to communities. In addition, tracking and addressing rumors and mediating conflict can foster accountability to communities.
As you embark on designing and implementing the CAC as your community engagement methodology, there are some key considerations to keep in mind.
When budgeting for community engagement, consider the following cost categories:
Act and Monitor Together is the fifth phase of the CAC.
Thank you for completing the sixth lesson of Engaging Communities for Reproductive Health and Family Planning. Next is an ungraded quiz to test your understanding of Phase 5. Click the Knowledge Check button to get started.
Upon completion of Phase 4, you will be able to:
Plan Local Solutions is the fourth phase of the community action cycle. In the Plan Local Solutions phase, the community core group develops a community action plan to address the RH/FP issue(s) that the broader community has explored and prioritized. This phase includes the following three steps:
Many questions may arise in this phase, such as:
These questions will be answered in this session.
Step1: Determine who to involve and their roles and responsibilities
Before beginning the community action planning process, determine who needs to participate. Often, when communities are asked, “Who should be involved in planning?” the list grows until everyone is listed.
While involving everyone in the planning process may be desirable from a participation perspective, everyone in the catchment area cannot participate. These questions will help the core group and others decide who to invite to participate in the planning:
If answers to any of the questions above are yes, the core group should consider inviting these persons or group representatives keeping in mind that the number of participants should be manageable in the context of a community workshop. Usually 30 participants, including the core group members, is a workable number.
Similar to how community members collectively prioritized RH/FP issues in the Explore phase in the last session, during the planning session, the facilitators and core group members need to ensure that those most affected have an equal voice, and that activities planned for are decided by consensus, through voting, and/or using picture cards to prioritize activities. The facilitator should not dominate this step.
If some groups’ members are interested in a particular task but are unsure as to whether they can effectively complete the task, consider pairing the person with someone who has more experience to boost her/his confidence or serve as a mentor.
Core group members and the multi-sectoral Community Mobilization Team should discuss openly who should facilitate the action planning session(s). Some Community Mobilization Team members and skilled community leaders can be selected if they meet the following criteria:
Community action planning sessions help to strengthen core group members’ teamwork, organizational skills, and accountability to the broader community. Some key planning preparations include:
Make sure representatives from the group(s) most affected by the prioritized RH/FP issue(s), such as women of reproductive age not accessing or using services, join core group members, other community leaders, and health service providers to develop the community action plan.
Step 2: Design the planning session(s)
Learn how community members have previously undertaken planning in their community. Likely this will not be the first time communities have planned together. Traditional ceremonies, celebrations, crop planting, and other activities all require community cooperation and planning. Learn and adapt, where appropriate, from those experiences.
A written community action plan normally will guide community activities for six months to one year. This allows the community to see change, and adapt their action plan to what is or is not working. Usually, the community action plan can be developed at the village and/or at primary health care center catchment area level depending on what the Community Mobilization Team or district health officials decide to consider as “community.”It is important to keep in mind that community action planning for collective action is happening within the context of the bigger health system and should be aligned with the district health team planning and their budgeting timeframe.
The design of the planning session will require the community core group to review and prepare its findings from Phase 3, Explore Assets & Barriers and Set Priorities, to highlight key information that needs to be shared during the planning sessions. In designing a participatory planning process, it is helpful to think about planning from the community’s point of view:
Planning sessions should be held at a time when community participants are most available. This could be a two-day workshop or several two- to three-hour sessions until the action plan is developed.
Participatory planning should build on existing skills and knowledge and help all participants to:
When brainstorming possible strategies or solutions, ask participants the following:
Effective partnerships and coalitions bring together diverse partners and stakeholders who can help identify and address other social determinants in ways that a single program could not. Continually foster strong collaboration and coordination with other efforts and initiatives to maximize efficiencies, reach, and impact.
Design the community action plan so community members and those most affected by the RH/FP issues feel safe and comfortable to express themselves, challenge assumptions, think creatively, and contribute their knowledge, experience, and skills.
Step 3: Facilitate the planning session(s) to create a community action plan
A Community Mobilization Team member or another community member will facilitate the planning process with the support of the Community Mobilization Team. Plan to address challenges that may arise during community planning sessions. The table below highlights common challenges and possible solutions that you can adopt or adapt.
Common challenges | Possible solutions |
There is not enough time to complete all planning tasks within a six-month or one-year timeframe. | Prioritize the most important tasks and/or cut some time from some tasks. Let the purpose and objectives of the RH/FP CE effort guide decision-making. |
Participants are completing all the tasks but are coming up with strategies that are not likely to have any impact on the issue(s). | Ask participants how they think the strategy will address the issue(s), so that the actions planned are relevant and address the issue(s). |
Challenge hidden assumptions. Could the strategies have a positive impact but external technical providers do not think so because of their own assumptions? | |
Take time to explore the range of knowledge with other people on how to address the issue. | |
Address personal agendas making their way into the planning process. | |
Participants have developed strategies that will favorably impact the issue(s), but are not within the same sector (e.g., road improvements to facilitate transport to health services), and your organization/project only has resources and technical expertise to assist with a specific, focused issue. | Help participants think about linking with other organizations and resources internal or external to their community. |
The participants are stuck in the planning process. | Share experiences and solutions from other communities. Make sure these experiences do not dictate solutions. |
Participants cannot agree on a strategy. | Agree to disagree and decide to try both strategies (if feasible) to see which one works best. |
Combine the strategies if possible. | |
Seek a new strategy that all agree to by determining what they wish to accomplish and exploring new approaches to accomplishing it. | |
Recommend collecting more information on each proposed strategy before making a decision. | |
Suggest postponing any decisions until a future date when new options may be discussed. |
The quality of the community action plan will be largely determined by the quality of the facilitation. An effective workshop facilitator should:
In addition to the above, a good facilitator should have strong soft skills such as:
Social accountability is a key expected result of the community engagement process. It is, therefore, important for community members to consider the action plan they develop as a draft until it is shared with the wider community and validated. Communities often require several planning sessions before finalizing a sound action plan. Consider the following: Once a draft community action plan is developed, the community core group should share it with the broader community to create ownership, elicit additional support and broad participation, and set expectations for social accountability.
Issue/behavior
What is the prioritized issue to be addressed? |
Pregnant women do not attend ANC visits during 1st trimester of pregnancy | |||
Root causes/drivers | 1. Lack of transportation to go to facility | 2. Fear of criticism and bullying from relatives | ||
Objectives
What do we want to achieve specifically? |
Increase the number of pregnant women attending ANC visits during the 1st trimester of their pregnancy by 50% | |||
Strategies
How are we going to achieve our goal? |
1. Work with the transporter association to establish a local transport mechanism for pregnant women | 2. Work with local community radio to address fear of criticism about early ANC | ||
Activities
What are we going to do to achieve the result? |
Meeting with transporter to work out an agreement | Implementation of transport agreement | Approach local community radio to define a program and negotiate airtime | Develop and broadcast a community radio program addressing early ANC |
Responsible person/group
Who is responsible for each activity? |
Chair of the core group | Chairs of transporters and core group | Chair of the core group and leaders at the health facility | Community radio program officer |
Resources
What do we need to achieve the result? |
Meeting venue
Note books |
Transport allowance | Meeting venue | Meeting venue
Transport allowance Airtime |
Timeline | By the end of the 1st month of fiscal year | Ongoing throughout the year | During the 1st month of the year | Ongoing once per week |
Indicators
How will we know when we have achieved the desired result? |
1. Number of pregnant women transported | 2. Number of radio program conducted |
*The Community Action Plan Matrix and other helpful resources can be found under the “Materials” tab above.
Plan Local Solutions is the fourth phase of the CAC.
Thank you for completing the fifth lesson of Engaging Communities for Reproductive Health and Family Planning. Next is an ungraded quiz to test your understanding of Phase 4. Click the Knowledge Check button to get started.